Entre ciment et ciel. [Libre]

Le dernier cours de la journée était arrivé à son terme. Les élèves, pour la plupart, exprimaient plus ou moins ouvertement leur soulagement d'en avoir fini pour la journée, même s'il faudrait recommencer le lendemain. Qu'importe, là c'était la fin des cours et surtout le début des activités de club. Les élèves rejoignaient donc avec enthousiasme leurs clubs respectifs. Seuls quelques rares élèves sans club rentraient chez eux. Tomoe également aurait dû rejoindre ses camarades du club de kendo. Mais aujourd'hui, elle avait du travail en tant que membre du conseil des élèves. Un festival sportif aurait lieu d'ici quelques jours et les membres du conseil des élèves étaient chargés de l'organisation.

Tomoe se dirigeait donc vers le toit du lycée, une grande bâche blanche et des grands pots de peinture entre les bras. Une des choses qu'elle avait à faire était de préparer les panneaux et autres banderoles. Pourquoi sur le toit? Eh bien parce qu'il fallait faire cela à l'air libre pour éviter d'empester tout le bâtiment avec la forte odeur de peinture et que sur le toit on était plus à l'abri de la poussière qu'au niveau du sol. Et puis bon, Tomoe aimait bien aussi venir sur le toit du lycée de temps en temps.

Tomoe ouvrit donc la porte qui menait au toit. Dehors, le ciel était relativement bien dégagé. Seuls quelques nuages blancs interrompaient de temps à autre le trajet des rayons solaires. Il y avait un peu de vent mais aucun signe d'intempéries. Tomoe prit une bonne bouffée d'air pous se retourna.

- Sakurada-kun, par ici, dit-elle au jeune homme qui le suivait derrière...

Tomoe regarda un peu autour d'elle et vit qu'il y avait quelqu'un d'autre sur les lieux. Un jeune homme, visiblement plus agé, grand blond ébouriffé, était assis par terre, contre le grillage, la tête basculée en arrière.

- Konnichiwa, le salua-t-elle poliment.

Le jeune homme qui suivait derrière, c'était Jun, Sakurada Jun, et il grimpait les marches de l'escalier menant au toit avec un peu de lenteur. Il faut dire que monter un escalier, les bras chargés de panneaux, banderoles et pots de peinture, ce n'était pas une mince affaire. Le moindre faux-pas et il se retrouvait en bas dans un grand bruit de fracas. Il parvint finalement jusqu'au toit et rejoignit la jeune fille.

- Oui, oui. Au fait rappelle-moi pourquoi je suis ici, lui répondit-il.

Ce n'était pas vraiment une question, juste une plaisanterie. Jun savait bien pourquoi il était là. Il se rappela la discussion de ce matin. Kashiwaba Tomoe la déléguée de classe et membre du conseil des élèves était venue le voir pour lui demander un coup de main. Elle devait préparer des panneaux et banderoles pour le festival sportif qui aurait lieu dans quelques jours. Quelques années auparavant, il aurait sitôt fait de filer à l'anglaise ou de trouver une excuse pour ne pas le faire... Non, en fait, quelques années auparavant, il n'aurait même pas mis les pieds à l'école et serait dans sa chambre en train de commander des trucs bizarres par internet.

En passant la porte, Jun fut frappé de plein fouet par le beau temps. Une fraction de seconde s'écoula tandis qu'un "Wah, il fait beau!" lui traversait l'esprit. Puis il alla déposer son chargement au centre du toit et laissa échapper un grand soupir, soulagé d'être débarrassé d'un tel fardeau (au sens propre du terme). C'est alors qu'il remarqua la présence d'une autre personne que Tomoe salua. Jun fit de même en inclinant brièvement la tête.

L’espace d’un instant Hikari aurait pu rester encore beaucoup de jours dans le manoir des gens qui avaient tourné sa clé à ressort. Maintenant que le Magicien Laplace lui était apparut, elle s’était retrouvée à errer dans la nature pour trouver ses sœurs aînées. Elle était partie après avoir beaucoup hésiter mais maintenant qu’elle se retrouvait seule sans logis ni rien en fait ; la jeune fille ne savait plus quoi faire. Elle savait sa destination, mais son futur lui apparaissait vraiment flou dans sa tête.
Une carte à la main elle avançait sur un sentier de terre battue qui zigzaguait entre buissons arbuste et autre végétaux. Exténuée par tant de marche, les cheveux défais, emmêlés et remplis de brindille elle s’assit sur le coin du sentier. Elle soupira alors et regarda pour la énième fois le bout de papier. Sa valise était à ses côté et après avoir pris connaissance de sa position elle mit l’obet dans sa valise et se releva, époussetant sa longue robe noire avant de reprendre sa route. Selon la carte, elle allait bientôt arriver. Tant mieux.

Les heures passèrent et au bout de la première heure de l’après midi elle arriva dans la ville où la majorité de ses sœurs se trouvaient sûrement. Elle le présentait. Pour le moment, il fallait qu’elle trouve un médium avant de pouvoir commencer le jeu d’Alice. Consciente qu’elle terminera sûrement sur le carreaux car elle était la dernière des Rozen Maiden. Une place très inconfortable puisqu’en étant la petite dernière elle se sentait très faible. Hikari arriva alors devant un énorme bâtiment qui se révéla être une école. Un moment pour se ressourcer, en clair. Avec un sourire la deuxième Rozen Maiden sauta dans sa valise ouverte et contrôla son moyen de locomotion pour qu’il passe au dessus de la grille d’enceinte.
Une fois dans la cour la poupée décida d’aller explorer l’école en quête de nourriture où bien même une discussion avec des gens. Elle parcouru l’édifice de long en large et finit par trouver la cantine. Hikari chercha le frigo et prit aussitôt une part de gâteau au chocolat, dessert qui serrait sûrement servit de dessert le jour d’après. Une fois son butin dévoré elle alla boire un peu avant de repartir en exploration. Après le long en large elle fit le bas jusqu’en haut. Elle poussa donc la porte du toit et vit trois humains ; deux garçon et une fille.



Commença Hikari d’un ton précipité. Elle rougit alors, sa timidité prenant le dessus sur sa fourberie habituelle. C’était chaque fois comme cela ; il fallait qu’elle perde ses moyens à chaque fois qu’elle rencontrait des gens ! L’un des humains attira son attention ; il battait les cartes et sans se soucier des deux autres la poupée s’envola vers l’humain Ténébreux (il n’avait pas l’air aimable) pour regarder se qu’il faisait. Une bourrasque se leva alors et l’une des cartes du garçon s’envola avant d’atterrir aux pieds de la collégienne. Le gars parut gêné et Hikari regarda successivement les deux jeunes humains. Comme personne ne faisait geste pour rendre ou reprendre la carte, Hikari s’approcha de la collégienne et se pencha pour reprendre le bien du garçon Ténébreux. Elle ne savait pas pourquoi, mais l’idée de lui demander un pacte se faisait sentir.
Reste à savoir si il voulait lui, avoir une Rozen Maiden sur le dos. Enfin, ce n’était pas le moment et la poupée s’approcha de l’humain et lui tendis sa carte. Malheureusement elle était trop petite, ce qui força son interlocuteur à se baisser pour reprendre son bien. Une fois cela fait le gars reprit son brasement et l’air de rien Hikari s’assit en fasse de lui, pour l’observer.